Lettre pastorale de Pentecôte du Synode métropolitain



Lettre pastorale du Saint Synode Métropolitain
de la Métropole Orthodoxe Roumaine d’Europe Occidentale et Méridionale
en la lumineuse fête de la Pentecôte







Au très-révérend et révérend clergé,
à l’ordre monacal et à tout le peuple fidèle de toute la
Métropole Orthodoxe Roumaine d’Europe Occidentale et Méridionale

grâce, miséricorde et paix venant du Dieu de miséricorde,
et de notre part bénédiction paternelle.



"Je suis la lumière du monde ; celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres,
mais il aura la lumière de la vie.”
(Jean 8, 12 – Évangile de la Fête)

Très-révérends et révérends Pères,
Fidèles bien-aimés,

Nous célébrons en ce saint jour la Descente de l’Esprit Saint et la fondation de l’Église à Jérusalem. L’Esprit Saint, qui procède du Père (Jean 15, 26), l’un de la Sainte-Trinité, est envoyé, suite à l’Ascension au ciel du Christ-Seigneur, sur les saints Apôtres, donnant ainsi naissance à l’assemblée de ceux qui aimèrent la révélation du Dieu incarné, c’est-à-dire l’Église.
L’Esprit Saint apporte consolation aux âmes meurtries par le péché et la douleur, par le découragement et l’échec, Il visite et guérit nos infirmités. Il est Celui qui, dès les origines, donna la vie au monde, Celui qui fut envoyé dans le monde afin de renouveler en chaque personne l’image du Christ ressuscité, pour assouvir ainsi les âmes assoiffées d’amour et de Vie. Dans l’Église, la fondation de cette renaissance est posée par les saints Sacrements du Baptême, de la Chrismation et de la sainte Communion. De cette manière, par l’œuvre de la grâce de l’Esprit Saint, chaque baptisé devient temple de la Très-Sainte Trinité, porteur de la grâce et de l’amour divins. Sur lui se répandent alors les dons inestimables de l’Esprit : l'amour, la joie, la paix, la patience, la bonté, la bienveillance, la foi, la mansuétude, la tempérance." (Gal. 5, 22-23).

Fidèles bien-aimés,

La période que nous traversons actuellement est tout-à-fait singulière. Le calme qui, durant presque trois mois, a enveloppé notre monde, nous a soudain réouvert la voie vers la paix intérieure – si naturelle – dans laquelle il serait normal que nous demeurions en permanence. Il nous a procuré l’occasion de rencontrer à nouveau le Christ, Lui que nous oublions si souvent, que nous ignorons, que nous mettons entre les parenthèses de notre vie et de notre routine quotidienne ; de rencontrer le Christ, Lui que nous ne cherchons qu’à l’heure où survient la crise – le moment de vérité –, car Il sait guérir totalement nos blessures. Il sait guérir les cœurs meurtris, les âmes asservies et les familles brisées ; il sait procurer la paix ; Il sait assurer la sérénité ; il sait rebâtir ce qui a été mis en ruine, rendre la santé au malade, relever de sa chute celui qui est tombé, guérir l’incurable, pardonner l’impardonnable, justifier l’injustice et surtout, restaurer en l’homme l’image de Dieu, par la grâce de l’Esprit Saint qui aujourd’hui se renouvelle en nous.
Avec l’aide de Dieu, nos églises ont commencé à réouvrir, aussi pouvons-nous désormais recevoir à nouveau ce breuvage de vie que sont le saint Corps et le précieux Sang du Seigneur, véritable ferment d’immortalité dont nous avons été privés durant plus de deux mois.  
Prenons garde, cependant, à ne pas refermer les églises que la miséricorde de Dieu a réouvert dans nos cœurs et nos maisons au cours de cette période. N’oublions pas ce que nous avons appris dans ces trois derniers mois : la compassion, le don de soi, l’amour, l’espoir, la foi, la compréhension et surtout le pardon. Nous avons appris qu’il existe encore un autre monde derrière les portes de notre maison. Et lorsque ces portes se sont ouvertes, notre âme et notre cœur se sont ouverts à leur tour et ont commencé à regarder vers le ciel.


Fidèles bien-aimés,


Durant la pandémie, l’Église n’est pas entrée en quarantaine spirituelle, mais est restée auprès des nécessiteux, à travers des gestes concrets, l’apport d’aliments, de produits de première nécessité et d’argent. Beaucoup d’entre vous avez soutenu et continuez à soutenir les nombreux projets sociaux en développement, et nous vous en sommes très reconnaissants et prions le Seigneur de vous bénir.
Comme vous le savez, chaque année, à la fête de la Pentecôte, nous organisons une quête pour soutenir le travail pastoral, missionnaire et social développé par le Centre Métropolitain de Paris.
Nous sommes conscients que vous traversez tous des moments difficiles du point de vue matériel, dans le contexte de la crise actuelle, mais nous sommes tout aussi conscients que vous ne négligez pas la sollicitude envers ceux qui ont eu à souffrir plus que nous. C’est pourquoi nous faisons appel à votre bienveillance et vous exhortons, aujourd’hui encore, à soutenir la mission de notre Église, chacun selon ses possibilités, car celui qui aime Dieu, aime aussi son frère (I Jean 4, 21).
De cette manière, nous pouvons contribuer nous aussi à consoler et soutenir les plus nécessiteux d’entre nous, les plus souffrants, souvent à la limite de la subsistance, accomplissant une œuvre agréable au Seigneur en la lumineuse fête de la Descente l’Esprit Consolateur.
"Petits enfants, n'aimons pas en paroles et avec la langue, mais en actions et en vérité.” (I Jean, 3, 18).

Rendons grâce au Dieu glorifié dans la Trinité, particulièrement en ce jour de Pentecôte, pour tous ses bienfaits répandus dans l’Église, Le priant de nous faire tous prendre part au renouvellement de Sa grâce dans nos cœurs. À Lui soit la gloire dans les siècles des siècles. Amen !

Vos hiérarques et pasteurs qui vous souhaitent tous biens en vue salut,

† Le Métropolite JOSEPH
de la Métropole Orthodoxe Roumaine d’Europe Occidentale et Méridionale

† L’Évêque SILOUANE
de l’Évêché Orthodoxe Roumain d’Italie

† L’Évêque TIMOTHÉE
de l’Évêché Orthodoxe Roumain d’Espagne et du Portugal

† L’Évêque vicaire MARC de NEAMŢ
de l’Évêché Orthodoxe Roumain d’Europe Occidentale

† L’Évêque vicaire ATHANASE DE BOGDANIA
de l’Évêché Orthodoxe Roumain d’Italie

† L’Évêque vicaire THÉOPHILE D’IBÉRIE
d’Espagne et du Portugal

en notre Résidence de Paris, en la lumineuse fête de la Pentecôte,
le septième jour du mois de juin de l’An du Salut 2020